Enfin on refaisait appel à moi. Des semaines que j'attendais un nouvel ordre de mission. Mais cette fois si cela pouvait être plus tranquille... D'accord croiser une licorne c'est extraordinaire mais je frôle trop la mort à mon avis. En y réfléchissant je ne suis pas sur d'avoir hérité d'un cadeau. Les deux guildes, des guerriers et des gladiateur ont fait appel à mes talents pour aider un groupe d'aventuriers à enquêter sur une possible attaque de nains dans la région. Si c'est le cas, espérons qu'ils aient quitté les lieux. Ah, et sans oublier le plus important, il faut aussi que je m'assure du respect des règles d'Havena et de la bonne marche de l'aventure.
Me voilà donc à faire connaissance avec ce groupe composé de cinq autres personnes, un elfe vert, un gars assez massif et trois humains, dont l'un est armé d'un fléau, l'autre d'un trident et le dernier ne jure que par Firma. Ils veulent donc enquêter sur l'hypothétique destruction d'un village par les nains et trouver le trésor de la tour serpent (trésor dont je n'ai jamais entendu parlé, soit dit en passant). Apparemment, il y aurait là bas un butin qui nous permettrait de vaincre les nains. J'imagine qu'Havena serait très heureuse de mettre la main dessus... (et à moi le grade de mes rêves).
Le départ fut chaotique, personne n'était prêt et bien entendu je ne pus dormir dans ma caserne. J'aurais pu me sentir vexé mais vu l'arbalète et la cotte de mailles qu'ils m'ont offert je ne peux pas me plaindre. Il nous fallut trouver une auberge et la première était gratuite tout en étant bien fréquentée à mon avis. Mais pour je ne sais quelle raison, on décida d'aller ailleurs. Ensuite trou noir, je me suis réveillé dans la première auberge, les autres semblaient avoir picolé et rien ne m'avait été volé. Etrange...
Nous nous sommes préparés puis nous sommes partis sans trop perdre de temps. Enfin, en théorie puisque mes compagnons n'étaient pas foutus de se rappeler par quelle porte ils étaient rentré en ville. Quelques torches plus tard je laissais les murs derrière moi pour suivre un chemin, signe d'inconnu et d'étranges aventures. Mes camarades de routes n'étaient pas de mauvais bougres, l'elfe vert,T'hark avait du mal à se remettre de sa cuite de la veille et il pleurait ses chiens disparus. Mais nous reparlerons de ces chiens plus tard. L'homme au fléau était très silencieux... j'ai découvert très peu de choses à son sujet. L'ogre barbare Turck aime le combat, quant au prêtre Daratos, à part Firma rien ne l'intéresse. Enfin le cavalier au trident semble intègre.
Parlons du chien... depuis ce matin un chien aussi grand qu'un veau me suit, et je suis sur de ne pas l'avoir vu la veille. Il y avait quatre canidés, mais au réveil il n'en restait que deux et un nouveau. Drôle de bête que cet animal, il a la queue d'un loup et les poils assez long, poivre et sel. Fait étrange, je suis le seul à le voir, avec l'aubergiste ainsi que sa femme chez qui j'ai dormi la veille. Personne ne me croyant je voulus leur montrer qu'il était là grâce à une corde mais cette dernière disparu de leur vision comme par enchantement, alors que je suis le seul à tout voir. Il me faut tirer ça au clair.
La nuit tombée, le feu était allumé mais une étrange sensation nous alerta, car des animaux venaient dans notre direction. Ils semblaient affolés, mon chien invisible en profita pour attraper un lapin. Au loin on pouvait distinguer une lumière diffuse. Feu ou magie démoniaque ?
Quelques minutes plus tard un elfe sortit des bois, et si j'ai tout compris c'est le même que celui qui m'avait accompagné lors de ma première mission de guilde. Mais il a changé, ses cheveux sont devenus aussi brillants que la lune. Après quelques secondes de tension il fut le bienvenue dans notre voyage. Il avait croisé de très nombreux nains et cette lumière au loin était, d'après lui, une machine capable de détruire la forêt. Cela expliquait le comportement plus que déroutant des animaux sauvages des environs. Cet elfe Méandor cherchait un diplomate quelconque, humain, avec qui il pourrait discuter du futur de la région. Nous devions nous reposer malgré le danger que représentait les nains et leur cyclope maudit. Je pris le premier tour de garde et j'eus du mal à détacher mon regard de cet horizon illuminant les ténèbres.
Le lendemain matin, après une nuit aussi calme que possible nous nous dépêchâmes de rejoindre le premier comptoir que nous atteignîmes au couchant. Mais l'auberge en question ne me disait rien qui vaille. Il n'y avait aucune âme vivante dans les environs et la seule torche trônait sur une pique accrochée à un puit. L'homme armé d'un trident, Cyrion frappa à la porte avec le pommeau de son arme mais il n'eut aucune réponse. Puis ce fut au tour de Turck de tenter sa chance tandis que j'essayais de distinguer la moindre source de lumière à l'intérieur, en regardant par la fenêtre; sans résultat. L'ogre crut entendre une réponse et avec Cyrion nous tendirent l'oreille. En effet une voix venait de l'intérieur mais elle avait un fort accent... nain.
« On se casse... et vite !!! »
Loin de suivre nos directives, Turck préféra enfoncer la porte avec succès et s'engouffra dans l'obscurité. Nous avions oublié une chose importante, les nains, habitués à vivre dans des souterrains et des cavernes voyaient dans le noir. Puis une détonation retentit, mon chien invisible hurla sous le choc avant de courir dans l'auberge. Un éclair nous permit d'apercevoir trois nains armés d'arbalètes magiques dont les flèches traversaient tout: armures et murs. Puis plus rien à nouveau. Je me précipitai sur le destrier de Cyrion et avec Daratos ainsi que T'hark nous tentâmes de fuir assez loin pour préparer un plan de contre attaque. Méandor lui tomba nez à nez avec un ours mais s'en sortit sans trop de soucis. Après quelques temps, le calme revint et nous pensâmes que l'ogre en avait fini des nains. Nous fîmes demi-tour et rejoignîmes l'auberge pour trouver mon chien (que j'étais toujours le seul à voir) couvert de sang nain mais aussi du siens. Il me faudrait le soigner très vite. Quant à Turck il avait la main sanguinolente et gisait dans son propre sang mais un onguent de soin le ramena parmi nous. Plus de trace des nains, les ours semblaient s'être calmés. Nous continuâmes donc notre route sans demander notre reste. Nous devrions faire bien plus attention à partir de maintenant.